Vivant Denon, Point de lendemain, Rivages Poche/Petite Bibliothèque, 2014

La quatrième de couverture précise « D'abord paru en 1777, puis légèrement remanié en 1812, ce court récit est un chef-d’œuvre de la littérature libertine, que Milan Kundera n'hésite pas à placer « parmi les ouvrages littéraires qui semblent représenter le mieux l'art et l'esprit du XVIIIe siècle ». »

Petit livre léger dans tous les sens du terme, il doit paraître néanmoins bien en décalage avec ce que la littérature dite «érotique », peut produire aujourd'hui.

Certains (certaines) pourrait trouver tout cela bien fade, édulcoré. Ce qui pouvait choquer les esprits chagrins à l'époque des Lumières peut prendre un caractère plutôt mièvre à notre époque...

Mais ce serait nier le côté satirique de ce récit ; le fait que Vivant Denon joue avec ses personnages avec beaucoup d'humour. N'oublions pas qu'à l'origine, selon ce qui en est rapporté, ce conte libertin fut inventé par l'auteur lors d'une soirée, pour divertir les autres convives.

Et de fait, celui qui est trompé, n'est pas forcément celui que l'on croit. Et la femme, dans cette histoire, tire largement et son parti et son plaisir de l'aventure scabreuse qu'elle a imaginée.

Même le jeune héros, victime consentante de cette mascarade dont après tout il a pu apprécié dans sa chair tous les avantages, n'est pas vraiment sûr d'avoir bien compris le fin mot de l'histoire...

« Je montai dans la voiture qui m'attendait. Je cherchai bien la morale à cette aventure et...je n'en trouvai point. »

La morale n'est pas nécessaire : tout n'a pas besoin d'avoir un sens précis et déterminé. Ce serait réellement fade et sans surprise pour le coup !

Allons, soyons légers et ne boudons pas notre plaisir (de lecture, bien sûr!) dans une époque où tout semble sensiblement manquer de légèreté !