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L'aventure des mots
19 mai 2012

Ken Follett, Un monde sans fin, Robert Laffont, 2008

un monde sans finAprès Les piliers de la terre (cf. mon commentaire de lecture du 30 décembre 2009), voici que s’offre à nous Un monde sans fin dont l’intrigue se déroule cette fois de 1327 à 1361. Nous suivons ainsi le destin des descendants des héros de la première saga, des habitants de Kingsbridge et les évolutions de leur ville. Les principaux protagonistes sont Merthin et son frère Ralph, de noblesse désargentée, descendants de Jack le Bâtisseur, Caris, fille d’un riche lainier et Gwenda, dont le père, journalier, n’hésite pas à utiliser tous les moyens, même les plus frauduleux, pour améliorer l’ordinaire. Or, ses quatre là, encore enfants, vont se lier d’amitié et d’inimité lors d’un étrange événement : ils assistent dans les bois à un combat entre un chevalier et deux émissaires de la reine Isabelle. Ces derniers sont tués (les enfants, cherchant à fuir, ne sont pas tout à fait innocents dans ce fait d’armes), le chevalier lui est gravement blessé et Merthin va l’aider, plus ou moins malgré lui, à dissimuler une mystérieuse missive…

Mais ceci n’est qu’un point de départ pour le récit, un prétexte pour mêler les vies de ces différents personnages qui vont s’aimer  et s’affronter durant toute leur existence.

La première partie m’a semblé une réécriture du volume précédent. Les mêmes traits de caractères animent par exemple, Merthin et son ancêtre, Jack le Bâtisseur, Caris et l’intrépide Aliena de Shiring, jusqu’aux religieux sans scrupule que son Philémon et Godwyn, aussi retors que Walerand Bigod.  Ralph forme quant à lui le double parfait de William Hamleigh.

Les intrigues pour la prise de pouvoir sur la ville et sur ses richesses, que se disputent les guildes marchandes et le monastère (affublé, il est vrai d’un couvent cette fois), restent fonder sur les mêmes ressorts. A leur échelle plus humaine, les héros de l’histoire sont sans cesse confrontés comme dans le premier opus, à des ennemis implacables, rancuniers, ignobles à souhaits  qui leur mènent réellement la vie dure…On retrouve aussi les défis architecturaux décrits dans Les piliers de la terre. Merthin, bien sûr, va les relever et réaliser son rêve : construire la plus grande tour de cathédrale qui ne soit jamais dressée sur le sol d’Angleterre ! Un goût de déjà « lu », non ?

Par la suite, mon intérêt s’est un peu ravivé grâce à un voyage que Caris, devenue religieuse, doit effectuer en France, dans le sillage de l’armée anglaise menée par son roi, Edouard III.  Un aparté qui permet d’éviter à Ken Follett le « plagiat » complet de ses propres écrits.

 Il y a aussi l’intervention du pire des fléaux de l’époque : la mort noire, la peste, avec ses milliers de victimes qui donne au récit une autre ampleur. De fait, l’auteur met en lumière les effets dévastateurs de  « l’ignorance » (les connaissances médicales de l’époque ne suffisant pas à limiter et encore moins enrayer la propagation du mal) et les méfaits, non négligeables, des superstitions religieuses. Le fatalisme et l’impuissance aussi face à cette terrible maladie.  

Une lecture, au final, distrayante. Le style est agréable et le millier de pages qui constituent ce Monde sans fin se laisse parcourir sans trop de déplaisir.

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