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L'aventure des mots
18 mai 2012

Fred Vargas, Coule la Seine, Editions Viviane Hamy, 2002

coule la seineL’écrivaine décline ici trois nouvelles dont les héros principaux sont notre cher commissaire Adamsberg et son acolyte, Danglard : « Salut et Liberté », « la Nuit des brutes », « Cinq francs pièces » sont leur titre respectif.

Dans la première, c’est l’été, le commissariat ne croule pas sous l’activité. Or, voici qu’Adamsberg se trouve confronté à un auteur de lettres anonymes qui se moque, qui nargue et prétend s’adonner au crime au nez et à la barbe de la flicaille. Méticuleux, chaque lettre constituant ces messages étant découpée et collée avec soin, le meurtrier potentiel (ne faudrait-il pas qu’il y ait un cadavre ?) les termine par « Salut et Liberté, signé X ». Il peut d’autant plus se permettre d’être cynique, que le commissaire n’a aucune piste et pêche à convaincre Danglard, qu’il pressent une affaire sérieuse et non pas un canular.

Et puis, il y a Vasco (c’est un surnom), un désoeuvré, sans le sou, qui a décidé de s’installer tous les jours sur un banc, curieusement juste devant le commissariat. Il agace sincèrement Danglard et intrigue profondément Adamsberg. D’autant que les lettres anonymes ont suivi de peu son arrivée sur les lieux…Adamsberg suit toujours son instinct, malgré la désapprobation de ses proches collaborateurs. Une fois de plus, il va s’y fier et démontrer que ses méthodes peu orthodoxes peuvent mener à la solution…

Dans la deuxième nouvelle, changement d’ambiance : le soir de Noël, avec ses festivités que certains attendent avec impatience, tandis que d’autres espèrent les éviter. Adamsberg lui redoute cette nuit toujours propice aux dérapages. Et, bien sûr, il n’a pas tort puisque que quelques jours plus tard, le corps d’une grosse femme a échoué sous le pont de l’Archevêché…Beaucoup songe à un suicide : la solitude un soir de Noël, cela peut être très lourd à porter. Mais non, une fois encore Adamsberg, lui n’est pas d’accord. Il sait qu’il s’agit d’un crime et les quelques indices récoltés peu à peu vont lui donner raison, une fois de plus…

La troisième et dernière nouvelle met en scène Pi Toussaint, un sans domicile fixe qui essaie de vendre un lot (conséquent le lot !) d’éponges neuves, mais ayant séjournées un peu trop longtemps, à l’abandon, dans un hangar.

Et voilà que notre vendeur à la sauvette assiste un soir, tard, à l’agression d’une femme devant un immeuble, alors que lui-même s’était tapi sous des guenilles à côté d’une bouche d’égout pour y passer la nuit…

Il se trouve ainsi projeté sur le devant de la scène comme seul témoin…La barbe, lui, son souci, c’est de vendre les 9 732 éponges qui lui restent à écouler. A cinq francs la pièce, il peut se faire une petite fortune même si pour cela, il lui faudra des mois ou des années, tant personne n’en veut de ses éponges ! Heureusement pour lui, ce n’est pas n’importe quel flic qui mène l’enquête, c’est Adamsberg…

D’intérêt inégal et de maîtrise inégale, ces trois récits n’emportent pas complètement mon adhésion. J’ai, cependant, un petit penchant pour le premier : non pas pour l’intrigue, toute simple, mais pour le personnage de « Vasco de Gama » dont le navire est un banc public et dont les découvertes sont de petits objets insignifiants, presque des rebuts dont personne ne voudrait de prime abord…Notre quotidien n’est-il pas fait d’un tas de petits riens pas toujours si insignifiants que cela ?

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