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L'aventure des mots
21 juillet 2012

Herbjorg Wassmo, Le livre de Dina, Editions Gaïa, 2003

le livre de Dina 2

Dina, du haut de ses cinq ans, a provoqué la mort accidentelle de sa mère.

Dina, confiée à des métayers, grandit loin de toute tendresse, de tout amour, sauvage, les pieds nus dans le crottin de cheval, escaladant les arbres, sans loi…

Dina, qui ,à son retour près de son père et grâce à sa rencontre Monsieur Lorch, nourrit une véritable passion pour la musique, pour le violoncelle qu’elle dompte comme dans une chevauchée fantastique et sensuelle…

Dina, jeune fille, puis jeune femme, délurée, qui ne connaît que peu de limites…

Dina est son érotisme débridée, son magnétisme, sa manière de vouloir toujours dominer les autres et y parvenant le plus souvent.

Dina, hantée pour toujours par ses fantômes, qui ne supporte pas l’abandon sous quelque forme qu’il se manifeste…

Dina, fantasque, meurtrie, criminelle…

Cette histoire qui se déroule au XIXéme siècle, au nord de la Norvège, pays d’origine de l’auteure, est écrite dans un style quasi expressionniste au sens pictural du terme. Herbjørg Wassmo exprime les atmosphères, les sentiments, les personnages et les événements avec une plume maniée comme un couteau de peintre, jetant sur la toile des éclats de couleurs vives. Elle nous entraîne ainsi dans un incroyable récit, passionnant, sombre comme un long hiver nordique, lumineux comme un soleil de minuit ou les mystérieuses aurores boréales, envoûtant…

Dina m’a agacée, intriguée, charmée pour sa révolte, sa hargne, sa méchanceté, sa tendresse rude, sa générosité qui cache ce qu’elle est.

Dina dérange aussi…vivant dans une autre sphère, côtoyant les morts, laissant la folie couler doucement dans ses veines.

On l’aime et on la déteste.

Mais il n’y a pas que Dina. Tous les personnages ont de la profondeur, une réelle texture. Tous comptent, tous ont leur place. Et l’un de mes préférés est Mère Karen, la doyenne, celle qui en douceur amène chacun sur le chemin qu’il doit suivre, soutient, cajole, gronde, guide, malgré les ans et les douleurs qui s’accumulent sur ses épaules.

C’est un récit magnifique et fort qui nous est conté là.

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