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L'aventure des mots
19 avril 2008

Jean Hatzfeld, La stratégie des antilopes, Récit, Fictions § Cie, Editions du Seuil, 2007

la stratégie des antilopes

Pour la première fois, j’avais souhaité découvrir des ouvrages primés, en concurrence quelques uns parmi ceux glorifiés à la rentrée 2007 -entre autre Le rapport de Brodeck, écrit par Philippe Claudel, qu’en vérité j’aurais lu de toute façon !- . C’est donc un peu par hasard que j’ai ouvert et parcouru La stratégie des antilopes. De fait, et je l’ignorais, il s’agit du troisième livre que l’auteur consacre au génocide des Tutsis par les Hutus, au Rwanda en 1994.

Ce volume nous transmet les témoignages des victimes et des tueurs, une dizaine d’années après les événements. Pour être plus exacte, après le retour d’une grande partie des assassins, graciés et libérés de prison.

Les souvenirs remontent à la mémoire, exacerbés sans doute par la cohabitation forcée, due à une politique de réconciliation imposée par le gouvernement et les nations étrangères –occidentales-…une « réconciliation » à laquelle chacun se soumet, dans les deux camps, pour que le Rwanda puisse avoir un futur…

Des mots simples pour décrire l’horreur des massacres, la peur, l’animalité de l’homme éprouvée par les victimes qui ont cherché à survivre coûte que coûte, et par les tueurs qui ne se posaient pas de questions (et qui ne manifestent par ailleurs que très peu de regrets).

Il est impossible de dire que j’ai « aimé » ce livre. Il ne s’agit pas d’un roman, mais de l’histoire « réelle » telle que veulent bien nous la raconter quelques protagonistes. Ce récit prend à la gorge. En tout état de cause, cet ouvrage, comme probablement les deux précédents que je n’ai pas lus, mérite toute notre attention. Le hasard a voulu que pendant sa lecture, je puisse aussi voir le film Shooting Dogs, réalisé par Michaël Caton-Jones en 2005, avec John Hurt et Hugh Dancy. Là, il s’agissait principalement de mettre en lumière la non intervention consciente de l’ONU et des pays étrangers. Le génocide des Tutsis a donc pu se perpétrer en toute impunité… et personne aujourd’hui, les rwandais interrogées par Jean Hatzfeld le soulignent, ne peut garantir qu’un nouvel « accident de l’histoire » ne vienne souffler les efforts faits pour reconstruire ce pays.

Cela donne froid dans le dos !

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