Kazuo Ishiguro, Nocturnes, Cinq nouvelles de musique au crépuscule, Editions des deux terres, 2010

J'ai lu cet ouvrage dans le cadre du comité de lecture de la médiathèque de mon quartier (eh, oui ! C'est une nouvelle saison de lectures qui commence au sein de ce comité !) : le thème, vous l'aurez peut-être deviné, est celui des « nouvelles ».

Les cinq courts récits proposés ici sont habités par la musique, mais s'appuient en fait essentiellement sur des trios entre amour et amitié : les personnages principaux se trouvent presque invariablement et un peu malgré eux, embarqués dans les relations amoureuses finissantes ou chaotiques d'un couple d'amis ou de parfaits inconnus que le hasard met sur leur route.

L'auteur ébauche, ainsi, pour le lecteur un croquis à la fois tendre, désabusé, mais jamais acerbe, de femmes et d'hommes se débattant avec les désillusions de l'existence et de l'amour. Les « ravages » du temps et la dictature des apparences jouent également un rôle central dans ces nouvelles. Kazuo Ishiguro y introduit aussi toutes sortes de touches d'humour, voire des scènes carrément cocasses. Il se moque, mais sans méchante ironie. Au contraire, il sait rendre ses personnages tout simplement humains, touchants.

Cependant, je ne pourrais pas prétendre que cette lecture m'est réellement enthousiasmée. Ces morceaux de vie, malgré des situations et des lieux différents, jouent un peu trop, à chaque fois, la même partition. De fait, je n'ai pas toujours compris où l'auteur souhaite emmener son lecteur...Peut-être surtout, n'ai-je pas vraiment souscrit à son point de vue, au discours qui transparaît en filigrane...

Cet écrivain, d'origine japonaise, anglais d'adoption, a un réel talent de conteur, mais je ne garderai pas un souvenir impérissable de cette brève rencontre.