Le diable s’habille en Prada, Lauren Weisberger.

Ou comment ressembler à un papillon fasciné par la lumière, se sachant en danger, mais quasi incapable d’y échapper ? Ou comment peut se décliner la cruauté sous de nombreuses facettes, uniquement psychologiques bien sûr, lorsque l’on détient le pouvoir ?

Le harcèlement moral décrit avec beaucoup d’humour dans un pays où les trente cinq heures n’existent pas, où un employeur peut vous virer dans un claquement de doigts sans avoir à se justifier, où tout le monde accepte, histoire de gravir les échelons après avoir connu l’enfer, pour le plaisir de le faire connaître aux autres !

Heureusement, tout cela est servi par une plume acerbe, ironique qui emporte le lecteur. Heureusement aussi, l’héroïne finit par tirer sa révérence et son épingle du jeu pour ne pas devenir le « diable » à son tour. Elle s’aperçoit que tous les sacrifices n’en valaient peut-être pas la peine : sa famille, ses amis, son petit ami pour n’être plus que l’esclave d’une patronne despotique, malheureuse comme les pierres, dans l’espoir plus qu’hypothétique de devenir rédactrice, écrivain…Une belle leçon de vie aussi, mais qui ne vaut peut-être pas non plus toutes les éloges du monde : cela tient plus de l’anecdote que du récit d’une vie avec ses vérités profondes.