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L'aventure des mots
6 octobre 2014

Toine Heijmans, En mer, Christian Bourgois Editeur, 2013

Lu dans le cadre d'un comité de lecture sur le thème de « la mer » :

en merExtrait : « Mon voilier se pilotait tout seul, la mer glissait sous lui avec aisance. Je n'avais rien d'autre à faire que regarder aux alentours toutes les dix minutes, contempler le monde dont le bateau était le centre.

Ce n'était guère difficile de rester éveillé ; dans ce cercle que j'embrassais d'un seul coup d’œil, chaque lumière à l'horizon, chaque ombre dans l'eau était une distraction (…). J'étais l'homme qui saisissait tout ce bazar d'un seul coup d’œil.

La lune veillait. Elle brillait si fort que je pouvais distinguer chaque vague. Elles glissaient à travers la nuit, bien ordonnées, sagement l'une derrière l'autre. Parfois, une vague trébuchait, culbutait sur elle-même, puis disparaissait dans un trait d'écume blanche. Alors venait une nouvelle vague ».

Donald, arrivé à saturation dans sa vie professionnelle, décide de prendre un congé sabbatique et part pendant trois mois en mer, faire le tour de l'Angleterre et traverser une grande partie de la Mer du Nord.

Pour la dernière escale, entre le Danemark à Thyborøn et la Hollande, son pays, il embarque sa fille de 7 ans. Cela ne s'est pas fait sans peine, car il a d'abord fallu convaincre Hagar, la maman. Deux jours de traversée tout au plus...

Mais voilà que dans la nuit qui précède leur arrivée chez eux, les nuages se rassemblent et une tempête s'annonce. Concentré à l'extrême sur toutes les précautions à prendre, Donald ne s'aperçoit que trop tard que Maria n'est plus dans son lit...

Un petit texte relativement court et des petites phrases aux mots et au rythme bien pensés. Avec quelques réflexions non dénuées de bon sens.

Extrait : « J'avais trois trois vraies amies : Hagar, Maria et la mer. Mais la mer ne peut pas être une amie. L'eau n'a ni sentiment, ni histoire. Elle ne fait rien, elle est, c'est tout. Si elle t'assassine, si elle te noie, il n'y a là rien à chercher que ta propre stupidité. La mer n'est ni une amie, ni une ennemie.

C'est un fait que tu es là dans l'eau. Que tout ton avenir en dépend, le tien et celui d'autres – l'eau n'y peut rien. L'eau s'en fiche complètement.

Le problème de l'homme, c'est qu'il anthropomorphise tout. L'homme pense que l'eau a un plan. L'homme veut se montrer plus fort que l'eau, alors qu'il ne s'agit que d'eau : de l'eau sans pensées, sans arrière-pensées. »

Ce texte, toutefois, m'apparaît « incomplet ». Comme si l'auteur n'avait pas voulu aller jusqu'au bout de son histoire...pas assez loin en tout cas, dans ce qu'il laisse deviner : le vertige -la folie?- d'un homme qui ne trouve pas tout à fait sa place dans le monde et qui croyant échapper aux autres, n'a pu échapper à lui même, peut-être...

Une lecture intéressante, mais pas particulièrement marquante.

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