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L'aventure des mots
17 mai 2014

Kenichi Yamamoto, Le secret du maître de thé, Mercure de France, 2012

 le-secret-du-maitre-de-the-Lu dans le cadre d'un comité de lecture sur le thème du  : « Japon ».

Kyoto dans la seconde moitié du XVIème siècle. Le « grand rapporteur » Hideyoshi, seigneur de guerre, maître après l'empereur de l'Empire du Milieu, a décidé que son maître du thé, Rikyû devait mettre fin à ses jours. Ce dernier, âgé de soixante-dix ans, ne se dérobera pas, ne cherchera pas le pardon.

L'auteur nous emmène à la découverte de son histoire et de son secret, dans un récit qui fonctionne à reculons à travers des décennies jusqu'à un épisode ayant eu lieu lorsqu'il n'avait que dix-neuf ans...Jusqu'au cœur de ce fameux secret...

Au-delà de ce fil conducteur narratif, Kenichi Yamaneto dépeint essentiellement une recherche sans fin d'une esthétique et d'une perfection dans la cérémonie du thé, comme dans l'ensemble de l'existence que cet étrange personnage a tentée de mener.

Extrait : « (…) c'était un homme hors du commun. En matière esthétique, il ne commettait pas d'erreur. Cela l'agaçait d'autant plus. Son goût des ustensiles et la manière dont il aménageait les lieux de cérémonie de thé pouvaient être qualifiés qualifiés que d'admirables. Il était incontestablement un maître de thé sans égal. Il suffisait qu'il corrigeât de quelques millimètres la position d'un vase à eau, ou d'un pot à thé, pour faire naître dans le salon de la cérémonie, une distinction inattendue. L'atmosphère de la pièce se tendait, et cela était extrêmement agréable. Cette tension n'était jamais excessive, ni contraignante. Incontestablement, il savait mesurer la subtilité. Aucun autre maître de thé n'y parvenait à un tel degré de perfection. »

La quête du beau donc, d'une certaine sérénité chère au bouddhisme zen également. Mais franchement, j'ai eu du mal à vraiment « accrocher » à ce roman. Il distille une telle lenteur qu'il propage également l'ennui...La cérémonie du thé et ses rites sont évoqués de nombreuses fois, comme une allitération.

De plus, si les aspects historiques ont évidemment leur intérêt, il est difficile de s'imprégner réellement de ce récit : les personnages ne peuvent guère éveillés la sympathie avec leur cupidité, leur avidité, leur cruauté aussi. Il y a donc comme une distance prudente qui s'installe très vite entre le lecteur et les « héros » de cette histoire. Pour ces derniers, il n'y a pas de rédemption possible. Ne subsiste peut-être que l'amertume du thé...

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