Arnaldur Indridason, Etranges rivages, Métaillé Noir, 2013

Après trois autres livres de cet auteur dans lesquels Erlendur Sveinsson n'apparaissait pas (voir mes commentaires de lecture sur La rivière noire, Bettý et La muraille de lave) voici, comme l'annonce la jaquette, le retour d'Erlendur !

Dans les fjords de l'est, Erlendur campe dans l'ancienne maison familiale, en ruine. Obsédé par la perte de son petit frère alors qu'il n'était encore qu'un enfant, il ne peut s'empêcher de revenir sur les lieux du drame.

Egalement fasciné par toutes sortes d'autres disparitions, notre commissaire profite de ce séjour pour faire des recherches au sujet d'une jeune femme qui serait morte lors d'une escapade sur la lande, car surprise par une brusque tempête, quelques soixante ans plus tôt...Eh, oui ! Il est comme ça Erlendur : plus de la moitié d'un siècle peut être passée, il tentera avec obstination de découvrir ce qui s'est réellement passé !

Aussi tout en cherchant des réponses en rapport avec sa propre histoire, il interroge les anciens proches de la femme disparue. Il furète, réfléchit, déniche des indices, recoupe les faits, jusqu'à approcher enfin la vérité...

Chemin faisant, trouvera-t-il de quoi apaiser sa propre souffrance et sa propre culpabilité ? Une petite voiture rouge d'enfant, trouvée par hasard aux abords d'une tanière de renard, lui permettra-t-elle de savoir enfin ce qui est arrivé à son frère ?

Ses collègues et amis de Reykjavik, ses proches, restés sans nouvelles, ont-ils raison de s'inquiéter pour lui ?

Arnaldur Indridason déploie dans cet opus tous les thèmes qui lui sont chers : les drames familiaux, les errances de ses personnages, la violence des hommes et celle de la nature impérieuse, la culpabilité, la solitude...Et ce avec beaucoup de talent.

L'enquête est menée non pas tambour battant, mais avec la « lenteur » nécessaire qui sied à sa résolution, comme dans tous les ouvrages de cet auteur islandais. C'est le rythme juste et nécessaire à l'émergence de toutes les vérités.

Cette enquête se construit également en parallèle avec les interrogations qui n'ont cessé de torturer Erlendur Sveinson et qui finiront par sceller son destin.

Je demeure grande amatrice des romans d'Arnaldur Indridason et suis bien curieuse de savoir ce que nous réservera son prochain livre.