Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'aventure des mots
10 mai 2013

Joël Dicker, Les derniers jours de nos pères, Editions de Fallois, L'Âge d'Homme, 2012

 les derniers jours de nos pèresExtrait :

Que s'ouvre devant moi le chemin de mes larmes,

Car je suis à présent l'artisan de mon âme.

Je ne crains ni les bêtes, ni les Hommes,

 Ni l'hiver, ni le froid, ni les vents.

Au jour où je pars vers les forêts d'ombres, de haine et de peur,

Que l'on me pardonne mes errements et que l'on me pardonne mes erreurs,

 Moi qui ne suit qu'un petit voyageur,

 Qui ne suit que la poudre du vent, la poussière du temps.

 J'ai peur.

 J'ai peur.

Nous sommes les derniers Hommes, et nos cœurs, en rage, ne battront plus longtemps.

Paul-Emile, dit Pal, a écrit ce poème et, bientôt, chacun de ses onze frères d'armes le connaîtront par cœur !

L'action se situe pendant les funestes années de la seconde guerre mondiale. Paul-Emile décide de quitter Paris, de quitter son père qu'il aime par-dessus tout, pour rejoindre Londres et se battre auprès des Hommes libres contre l'oppresseur allemand.

Ce à quoi il ne s'attendait absolument pas, c'est d'être recruté par le SOE -Special Operation Executive-, une branche des services secrets britanniques.

Il accepte, et intègre donc un groupe d'aspirant « espions », de futurs « infiltrés », en vérité, en territoire occupé. Pour être apte de leur future fonction, ils subissent les affres d'une rude formation dans quatre « écoles » réparties sur le territoire anglais, irlandais et écossais. La plupart échoue. Pal et onze autres compagnons vont parvenir jusqu'au bout de cette formation.

Des liens étroits et forts les unissent bientôt tous. Pal tombe, ainsi, amoureux de Laura, la belle Laura, la seule femme de tout le groupe.

Mais, il a du chagrin pour son père qu'il n'est pas autorisé à contacter et qui doit se sentir bien seul et s'inquiéter pour son garçon. Pal a peur aussi ; ils ont tous peur de ne pas revenir vivants. Ils savent bien, de toute façon, que tous ne reviendront pas...

L'amour pour la liberté, son pays, une femme, pèsera-t-il plus pour le jeune homme que celui pour son père ?

Ce livre m'a fait pensé à une fable. Tout y est dit, rien n'est omis, pourtant sans force de détails. Le talent de ce jeune auteur (récemment primé pour La vérité sur l'affaire Harry Québert) réside précisément dans sa capacité à évoquer les sentiments et les événements mêmes les plus terribles avec une économie de mots bien choisis, capables de tout faire comprendre ou deviner au lecteur. L'humour affleure aussi parfois, avec douceur, jamais sur un ton ironique. Non, il est servi par petites touches pour soutenir un récit profondément touchant ; un récit qui parlent des Hommes, de leurs pères, de l'amour sous toutes ses formes, de ses pièges, des horreurs de la guerre, de la véritable amitié, de la peur, de la trahison, de la mort qui ricane dans son coin...

Un livre attachant, tendre et d'une tristesse infinie...

Publicité
Publicité
Commentaires
L'aventure des mots
Publicité
Publicité