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L'aventure des mots
26 juillet 2012

Arnaldur Indridason, Betty, Editions Métaillié, 2011

BETTY

Abandonnant pour un temps son commissaire fétiche Erlendur Sveinsson, Arnaldur Indridason, mon auteur préféré de « romans policiers venus du froid », nous raconte ici le terrible piège dans lequel son narrateur s’est laissé glisser imperceptiblement, mais inéluctablement.

Et c’est dans la toile de Bettý, qu’il s’est englué doucement.

Bettý  est une femme fatale, qui à l’instar de la jeune  Madga de Vladimir Nabokov dans Chambre obscure (cf. mon commentaire de lecture du 11 décembre 2010), joue de ses indéniables charmes,  son visage angélique et sa silhouette délicate trompant son monde avec une facilité déconcertante. Elle est attirante, voire peut-être même fascinante, excitante…

Voilà pour la façade…Car la garce, manipulatrice et rouée, est si ensorcelante, qu’elle parvient toujours à ses fins, obtenant tout ce qu’elle souhaite pratiquement sans la moindre opposition. Même le pire.

Ainsi, pour le narrateur, qui en est la victime consentante, le pire est arrivé : accusé de meurtre, dans sa petite cellule, où les heures sont longues comme des siècles, il rassemblera les pièces du puzzle et comprendra petit à petit ce qui s’est réellement passé, qui est réellement Bettý…

Loin de ressembler aux enquêtes policières, que l’écrivain islandais aime à décrire d’ordinaire, ce roman a une dimension essentiellement psychologique (même si cet aspect est loin d’être absent de ses autres livres). Le lecteur se retrouve dans la tête du principal protagoniste. Il partage ses souvenirs, ses pensées, ses réflexions, son intimité. Il comprend comment il a pu se faire piéger.

Il y a par conséquent moins de suspens, bien sûr, mais une dimension humaine encore plus exploitée. Un drame personnel vécu au plus près, avec une petite surprise en milieu du récit lorsque l’on découvre la véritable identité de ce personnage…

Une lecture agréable et le livre fini, le piège, c’est sûr, s’est définitivement refermé, mais peut-être pas tout à fait avec les conséquences escomptées par  Bettý !

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