Histoire de la beauté, sous la direction d’Umberto Eco, Flammarion, 2004

Merveilleux !

Richement illustré, ce livre sous la férule d’Umberto Eco retrace l’évolution historique de notre conception et de notre perception du beau, depuis l’Antiquité jusqu’aux années 80 (celles du siècle dernier évidement). Tout naturellement, c’est à travers les Arts (littérature, philosophie, sculpture, peinture, photographie…), mais aussi à travers les sciences, voire la technologie (j’entends par là la mise au point et l’exploitation des premières machines ayant donné naissance par la suite à l’industrialisation), que sont explorées les différentes approches de la beauté et de sa représentation. Une nuance, toutefois, doit être apportée : l’ouvrage, en effet, se cantonne à la vision occidentale, et c’est peut-être là le seul « manquement » à la démarche voulue par les auteurs. Cela dit, ils s’en expliquent dès l’introduction.

 De fait, j’ai trouvé ces pages absolument passionnantes, érudites -mais sans « ennui » à la clef-, riches de découvertes. Ce décryptage des textes et des images permet de mieux saisir et comprendre à quel point ce que nous considérons comme beau, est dû certes au plaisir que nous pouvons éprouver devant une œuvre ou à écouter une symphonie, mais aussi, sans conteste, aux codes de la société dans laquelle nous évoluons, au « formatage » que nous subissons via notre éduction. A chaque époque, finalement, correspond une ou des théories sur la beauté qui peuvent cohabiter et qui peuvent tomber totalement en désuétude le siècle suivant.

De mon point de vue, ce volume est un vrai régal pour les yeux et pour l’esprit (selon le goût de notre époque ?) !

J’espère que le second opus sur l’histoire de la laideur, me plaira tout autant…

Ce sera, cependant, pour dans quelques semaines, car d’autres lectures accaparent actuellement mon temps libre…

Si je puis me permettre une citation pour clore ce commentaire de lecture :

« La mort et la beauté sont deux choses profondes

Qui contiennent tant d’ombre et d’azur qu’on dirait

Deux sœurs également terribles et fécondes

Ayant la même énigme et le même secret. »

Victor Hugo