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L'aventure des mots
21 novembre 2010

Irène Némirovsky, Le Bal, Les Cahiers Rouges, Grasset, 1993

55736906_pAprès avoir parcouru le magistral Suite Française, il y a de cela maintenant plus deux ans (voir mon commentaire de lecture du 10 mars 2008), voilà que je découvre grâce à la médiathèque de mon quartier, ce petit livre. Un ouvrage court, parcouru en deux petites heures, dans lequel j’ai retrouvé tout l’art de cette femme, disparue dans les tourments de la seconde guerre mondiale, à décrire sans concession l’âme humaine…Ici les travers de parvenus, de Madame surtout, si sûre que l’accès à la richesse est la meilleure façon d’être et que le paraître dans le monde de la « haute » fait tout le sel et l’essentiel d’une existence. Oui, mais voilà, il y a cette enfant, cette jeune fille de quatorze ans, qui ne rêve que d’une chose : assister à ce bal, ce premier bal que donnent ses parents, si animés par tout l’orgueil de ceux qui veulent être acceptés dans le cercle fermé des aristocrates et des grandes fortunes.

Insignifiante gamine aux yeux de sa propre mère, qui n’a pas sa place dans une telle « cérémonie d’intronisation »…Mais n’est vraiment que cela ? Ne serait pas plutôt qu’elle craint que cette jeunesse pourtant guère gracieuse ne l’éclipse elle, la mère, qui peut enfin, avec ses rides déjà visibles et ses formes plus aussi fermes et belles que par le passé , faire son entrée dans le monde ?

De fait, l’enfant esseulée et reléguée dans un placard (ou presque) trouvera le geste qu’il faut pour sa vengeance vis-à-vis de ces adultes qui refusent de voir en elle autre chose qu’une enfant agaçante. Elle se rendra compte aussi que ces derniers sont souvent tout à fait pitoyables et que leurs réactions peuvent aussi être infantiles

A lire pour cette approche si fine des tourments de l’enfance et de la futilité des adultes.

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