Tatiana de Rosnay, Elle s’appelait Sarah, Editions Héloïse d’Ormesson, le Livre de Poche, 2008.

C’est un livre prenant, émouvant, bouleversant et terrible.

L’émotion, entre autre parce que je suis mère, m’a prise plus d’une fois à la gorge et j’ai eu bien du mal à en interrompre la lecture pendant les trois jours qu’il m’a fallu pour le lire.

Mes occupations quotidiennes m’en ont forcément écartée, mais ce récit restait très présent à mon esprit, me taraudant, occupant même mes rêveries….

Et cela laisse une tristesse infinie au fond de soi : les personnages sont fictifs, mais ils sont l’image, le reflet ou les fantômes des hommes, des femmes et des enfants, surtout les enfants, ceux de chair et de sang, qui ont subi toutes les innommables souffrances de la rafle du Vel’ d’Hiv’ et de ses conséquences.

D’un point de vue narratif, j’ai beaucoup apprécié l’idée de l’auteur de confronter ces événements si atroces et si peu flatteurs pour le gouvernement français de l’époque, sa police, ses services de transports en commun et ferroviaires, et la vie d’une femme moderne, américaine, journaliste, vivant en France depuis près de vingt-cinq ans, et ignorant tout au départ de ce pan peu glorieux de notre histoire…Une découverte qui va marquer sa propre vie au fer rouge…

Il ne faut pas oublier … et il faut garder un œil attentif sur notre monde, sans cesse secoué par les cataclysmes de la haine, de la violence, de l’inhumanité…